Une MJC peut-elle être tiers-lieu ?

Une MJC peut-elle être tiers-lieu ?

Une introduction au réseau Tiers-Lieux

Originaire des États-Unis, le terme anglais « third-place » se traduit en français comme « tiers-lieu ». A la fin des années 80, il est défini de manière simplifiée comme un lieu où les personnes se plaisent, à sortir et se regrouper de manière informelle, en dehors du domicile (first-place) et de l’entreprise (second-place).

Les tiers-lieux offrent des espaces partagés comme leviers pour l’innovation puis des lieux de rencontres et de partage qui encouragent aux collaborations et aux projets collectifs. Pour en faire une définition simple, il s’agit des lieux du faire ensemble.

En chiffres

D’abord métropolitains, le phénomène gagne les territoires ruraux, les petites et moyennes villes et quartiers de périphérie. En France, leur croissance se poursuit depuis 2018 et ils seraient près de 3500 aujourd’hui.

  • 30% sont des ateliers de fabrication numérique
  • Plus du 60% sont en mode de gestion associative
  • 1 tiers-lieux sur 3 développe des activités artistiques et culturelles

Découvrez tous les chiffres clé 

Les éléments qui font tiers-lieux

« Les tiers-lieux sont par nature uniques et non réplicables. Ils émanent d’un collectif d’acteurs qui, ensemble, souhaitent créer de nouvelles dynamiques économiques ou sociales pour apporter des réponses nouvelles aux enjeux de leur territoire. Créer un tiers-lieu est une démarche collective d’intérêt général, qui s’inscrit dans la coopération territoriale dès sa conception. »

Source : https://francetierslieux.fr  

Voici leurs caractéristiques :

  • L’entrepreneuriat ancré dans le territoire : à partir des besoins et ressources du territoire, des activités à impacts économiques, sociaux et environnementaux positifs se développent.
  • L’expérimentation et la création : Lieux du faire, souples, évolutifs et adaptables, s’y permet l’émergence de projets “hors cadre”
  • Hybridation d’activités et de revenus : visant l’autonomie financière, des modèles économiques hybrides, avec des revenus divers (services, formation, loyers, restauration, fabrication…) s’inventent.
  • Vie, convivialité et mixité : les rencontres informelles, l’accueil et la convivialité, les interactions sociales imprévues font la valeur du lieu.
  • La libre contribution et l’évolutivité : Les usagers sont impliqués dans le projet, ils le construisent et le font évoluer au fil du temps.

La pertinence des partenariats pour le réseau

Depuis plusieurs années, notre réseau est impliqué dans plusieurs dynamiques d’acteurs :

Il nous a semblé évident de bâtir ensemble ces partenariats puisque ces réseaux développent des actions très souvent innovantes et en phase avec des enjeux de société qui nous préoccupent : la transitions écologique et solidaire, l’accès à la culture et aux outils numériques, l’émancipation démocratique tant au niveau individuel que collectif…

En plus, les acteurs de ces réseaux mettent en œuvre des savoirs faire très semblables à ce que porte une association d’éducation populaire, sans pour autant le nommer ainsi. A savoir : l’accueil inconditionnel, la pédagogie de projet, la participation par l’action, le développement de l’autonomie et du pouvoir d’agir…

En définitive, conscients que le paysage institutionnel évolue et que les organisations de la société civile se configurent de façon nouvelle, nous souhaitions être acteurs à part entière de ces changements.

Se repérer et être repéré

Nous avons analysé plusieurs éléments qui nous montrent l’intérêt d’être présents sur la cartographie des Tiers-Lieux.

D’abord, nous avons pu constater l’ouverture des financements à plusieurs types de structures, associatives mais aussi publiques et privées, engendre des mises en concurrence sur les territoires. Ceci modifie les dynamiques de développement local classiques et engendre de nouvelles.

Deuxièmement, nous avons repéré une réorientation des stratégies institutionnelles à tous les niveaux, avec des politiques de soutien de la dynamique tiers-lieux. Néanmoins, une structuration n’est pas complétement aboutie.

Cette analyse nous a permis d’affirmer la nécessité de s’immiscer dans les échanges et les négociations, à tous les échelons territoriaux : nationale, régionale, départemental et local. Ainsi, nous réussiront à formaliser une stratégique pour l’ensemble du réseau des MJC du territoire.

Pour avancer dans ce sens, nous avons accompagné l’inscription de 16 MJC au recensement national des Tiers-Lieux, conçu aux côtés des réseaux régionaux et nationaux et de l’ensemble des ministères qui soutiennent la dynamique et de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires.

S’ouvrir pour évoluer dans nos pratiques

Partager avec des acteurs qui œuvrent et développent des projets innovants est d’emblée intéressant dans la mesure où nous pouvons partager également notre expertise et savoir-faire en matière d’animation locale, de connaissance du paysage institutionnel et des démarches de coopération avec les pouvoir publics (du point de vue d’élu bénévole et des techniciens).

Globalement, ces interrelations et échanges entre notre réseau MJC et le réseau des tiers-lieux nous permet de penser des actions cohérentes et ambitieuses pour répondre aux besoins des territoires et de ces populations !